Cela fait plusieurs semaines que l’on se doutait qu’un recours à la force en Libye pourrait être mis en place. Suite à de nombreuses tractations, négociations et pressions, l’ONU a fini par voter un accord a minima. Bien sûr, nous (les européens et autres) avons été quelques uns à noter le détail des votes au conseil de sécurité de l’ONU avec notamment une Allemagne cynique qui renonce en se cachant derrière le petit doigt de l’abstention.
Certes, ce n’est pas une grande surprise lorsque l’on sait que 80% des allemands sont contre toute intervention armée en Libye. Mais il faut reconnaitre que la rhétorique est curieuse : ne pas vouloir utiliser la violence, même si un grand malade annonce publiquement un massacre à venir, parceque la violence, eh bien c’est pas bien…
Quoiqu’il en soit c’est un étrange hasard du calendrier auquel on assiste depuis hier. Avec la mise en ligne de photos particulierement atroces (cf. image de l’article) de soldats US posant à coté de victimes innocentes en Afghanistan on peut se demander à quoi joue Der Spiegel, le plus gros et influent hebdomaire Outre-Rhin. Que les choses soient claires : personne ne réclame une (auto)censure de la presse sur des sujets qui rejoignent le sinistre podium d’Abu Grahib. Mais, pour des évènements survenus il y a plusieurs mois, et dont on sait que la publication de photos sera un choc dans le monde arabe, il serait peut être intéressant de se demander « pourquoi maintenant » et surtout, « grâce à qui », étant donné que les photos ont été jalousement gardées par la justice américaine jusqu’à présent. Une seule certitude : certains jouent avec le feu.
Comfluences, David Millian 