Comfluences, David Millian

Le titre du Guadrian, ce wee-end, était explicite : « Une femme brutalement réduite au silence après avoir accusée de viol les forces loyalistes de Khadafi. »

La scène a eu lieu lors du petit déjeuner dans le hall d’un hôtel de Tripoli, fréquenté par toute la presse occidentale. Une femme, passablement traumatisée, a décidé de faire un scandale en relatant qu’elle avait été violé, filmée et s’était fait urinée dessus par 15 militaires libyens parcequ’elle est originaire de Bengazi, fief des rebelles… Bref, l’horreur à l’état pur.

Dans une scène surréaliste, les autorités libyennes (mais pas que : un serveur a aussi sorti un couteau en criant « traitresse! ») sont intervenues dans un chaos indescriptible. Les journalistes qui ont essayé de s’interposer ont reçu des coups. Une fois la jeune femme évacuée, la première explication fournie par les officiels présents a été de la présenter comme une « droguée et une malade mentale ». Cette version a passsablement changée depuis. Car en effet, ces images ont fait rapidement le tour du monde, notamment via le net et les autorités libyennes ont compris qu’il fallait corriger le « tir narratif ». Il était fort à parier que cette vidéo serait utilisée et relayée pour continuer à noircir le tableau du régime libyen et ainsi légitimer auprès du grand public l’expédition punitive menée par les forces onusiennes/otaniennes.

Car la barbarie des méchants (les irakiens des 90’s qui tuent des bébés (un fake d’ailleurs planifié par les communicants US), les serbes qui génocident et violent, etc.) reste un « must » à exploiter dans la guerre de l’information que se livrent des bélligérants. Quand on a un levier, on s’en sert. Et Youtube fait le reste…

David

Source : http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/26/libya-woman-silenced-accusing-gaddafi-forces-rape